Civoduleiramel
Civoduleiramel (Ludovic Lemarié) est un artiste dont le travail s’enracine dans l’attention aux absents. Son enfance marquée par la terre grise des marais et les désirs silenciés, se mêle dans son œuvre à la mémoire de ceux qui ont disparu trop tôt – ceux dont les corps et les histoires ont été effacés.
Ces deux territoires – l’un de boue, l’autre de chair – forment le socle de sa pratique, où photographies, textes, collectes et performances deviennent des rituels pour invoquer ce qui a été perdu. Sa langue, à la fois brisée et sensuelle, dit entre les lignes l’indicible : le désir sorcier, la force sauvage, la tendresse, comme une prière profane où chaque mot est un corps qui se débat.
Ses installations et ses performances ne sont pas des œuvres finies, mais des gestes de cartographe : des façons de tracer des chemins vers les disparus, de laisser la terre, les plantes, le corps et les mots dialoguer avec ce qui n’est plus. Il ne s’agit pas de créer, mais de rester à l’écoute, de suivre les lignes invisibles d’un pays-tapette où tout est à la fois présent et effacé, où tout peut encore s’inventer, se laisser imaginer.
« On ne fait que passer, que s’érafler, avant les embaumements moites sous l’orage.»