DESERT - Alice Cauchois Solo Show
Les œuvres présentées lors de la première exposition de l’artiste Alice Cauchois, du 30 novembre au 4 décembre 2022, explorent les impressions marquantes ressenties lors d’un voyage dans le désert d’Atacama en 2018. Ce désert, le plus aride au monde et situé au nord du Chili, offre des paysages spectaculaires, constamment bordés par la présence imposante des Andes. Sa fascination pour ce lieu a conduit l’artiste à considérer le désert comme espace émotionnel. Les similitudes visuelles entre le corps humain et ces étendues inhospitalières et pourtant magnifiques, ont engendré un questionnement sur notre connexion à la nature et la frontière trouble entre intériorité et extériorité. Le travail en parallèle du figuratif et de l’abstrait au crayon graphite et à l’huile contribue à cet effet et redonne forme et vie au flou des souvenirs.
Alice Cauchois est une artiste peintre née en Bourgogne en 1992. Suite à des études et différentes expériences en stylisme modélisme, elle se redirige avec le temps vers sa passion première, le dessin. Fascinée par la sensibilité unique des individus ainsi que par la richesse et l’ambivalence des émotions, son sujet principal est alors le portrait. Elle travaille principalement le dessin au graphite mais reste également proche du textile, en broderie, en peinture sur cuir ou tissu. Après avoir découvert la peinture à l’huile au début de l’année 2020, elle fait de ce médium un de ses nouveaux espaces d’exploration. Parmi les lieux visités, deux synthétisent particulièrement la richesse des émotions ressenties lors de ce voyage. Au sein de la sculpturale et immense Valle de la Luna, au milieu de ses canyons et ravins, en l’absence de tout signe de vie, se trouve une grotte, la Caverna de Sal. L’érosion du sel et des éléments ont créé avec le temps des courbes et volumes que rendent plus complexes la lumière et les ombres qui s’impriment dessus et les transforment. Un parallèle s’est créé dans l’esprit de l’artiste avec les formes du corps.
Une similitude apparaît dans les lignes sinueuses, les creux, les replis cachés. La texture de la roche possède la même façon que la peau de garder la trace du vécu et du passage du temps. Les lagunes ou lacs salés, et particulièrement le Salar de Talar, avec leurs combinaisons de couleurs si rares qu’elles paraissent surnaturelles, possèdent une beauté hypnotisante. Le cerveau du spectateur, déjà troublé par l’altitude, se trouve dans l’incapacité de comprendre les distances qui paraissent illimitées. Les mirages et effets d’optique se trouvent renforcés par le reflet changeant du ciel et des montagnes sur l’eau des lagunes. L’artiste a cherché à retravailler de la même manière la lumière et les effets de miroir sur les volumes du corps. Elle leur donne une nouvelle dimension et renforce l’illusion que paysage et corps se confondent.