SORRY, NOT SORRY – Lucie Linder

SORRY, NOT SORRY - Lucie Linder

Du 10 au 14 juillet 2019, la galerie accueillait le solo show de Lucie Linder présentant ses dernières recherches, une exposition cohérente autour de la métaphore de l’abîme marin.

En lien avec la fragilité organique et végétale de ses sculptures, la jeune artiste polymorphe installent des ruines de chairs comme des ruines de vies. Parmi Une immensité effrayante et une claustrophobie sous-marine, «SORRY, NOT SORRY» use avec élégance de l’esthétique ordonnée et dissimulée de la carcasse en résonance avec l’esthétique froide et glaçante de la boucherie. C’est en partant de l’imagerie de l’abîme marin, notamment celui de l’aileron de requin, de sa représentation en tant que danger dans la culture occidentale et de sa disparition dans une réalité environnementale, que Lucie Linder propose une exposition nihiliste aux mélancolies poétiques.

Pour mieux dénoncer l’abondance de surconsommation et de gâchis, elles mêlent des éléments tel que le filet, le metal, le crochet à ses œuvres fragiles et coralliennes, entre secondes peaux dentelés et restes artificielles. Par la confrontation des matières, sa démarche s’articule autour de la nature, de ces représentations et de son aura. Une présence abondante et speculante du monde humain envahissant les eaux troubles et troublées.

Pour LUCIE LINDER, la lumière dessine la fantasmagorie de la nature et reflète ses influences issues des contes. La confusion des médiums (photographies – vidéos, installations – sculptures, éditions – multiples) s’interpénètre à travers son rapport au corps et la combinaison de contraires : douceur / mysticisme, apparition / disparition, présence / absence.

L’artiste interroge l’errance humaine à travers le paysage et ses limites entre nature soumise et nature dominante.

Entre des états de contemplations, de présences et de passages, les figures font du romantisme contemporain le miroir d’une forme de destruction. Elles aspirent à l’animalité à travers des corps asexués et gardent la trace des différents passages : l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte.

Née en 1988, LUCIE LINDER est diplômée de l’École Supérieure d’Art de Lorraine. Après avoir enchainée plusieurs résidences à la villa Belleville, à La Mue à Cairon, puis la Gare expérimentale, elle vit et travaille à Paris. Sa pratique se poursuit de manière collaborative (auprès de danseurs,écrivains, musiciens et artistes…). Ses dernières expositions ont eu lieu notamment au Point éphémère, à la Fondation suisse, à la maison de Photographie de Lille, à Main d’oeuvre ou encore lors de la foire Aemergence à Paris.

http://lucielinder.com